La tempête(4)

Son cerveau s’engourdissait de plus en plus qu’il marchait. Sur une longueur de plusieurs kilomètres, ses pas mécaniques avaient laissé une traînée de pas de profondeurs diverses. Après plusieurs heures de tempête, les flocons étaient si denses qu’on n'apercevait plus le chemin à venir. Derrière l’homme, les trous que laissèrent ses jambes disparurent aussitôt en ne laissant que des traces ovales.
Le temps fila à travers les feuillages avec les flocons et l’homme, fatigué de cette marche interminable, tomba sur le sol et perdit connaissance. Il se croyait être à la première rencontre entre lui et sa femme, durant un club de plein-air. Ils étaient tous à l’âge du secondaire elle lui avait lancé un sourire amical, ce qui avait immédiatement capturé le cœur du jeune homme. Une goutte de larmes coula sur son visage et fit immédiatement geler par le vent glacial de la tempête.

Sa mémoire sauta soudainement à ce jour, quand il accepta la suggestion de sa femme de faire un camping dans la forêt boréale canadienne, il y a deux semaines. Ce fut la pire décision de sa vie : une soirée, après le souper, elle sortit seule de la tente et disparut sans laisser aucune trace. Il ne perdit pourtant pas l’espoir, et érigea une cabane avec tous les vivres nécessaires dans le but de retrouver sa femme.